Sur la route, des bataillons entiers de soldats français, du midi,
défilent ou mieux filent vers la mer portant au bout de leur fusil, un
mouchoir blanc. Papa que ces manœuvres rendent inquiet, demande à un
officier, pourquoi ils reculent. Celui-ci lui répond dédaigneusement avec
l'accent provençal : "Vous ne demandez pas mieux, vous les boches du
Nord, et personne ne défend nos terres à nous."
Que
répondre à de telles répliquent ?
Vers 8h
moins le quart on voit à une centaine de mètres, un petit groupe de
Sénégalais, parmi lesquels un naturalisé Dunkerquois "Monsieur
Jean" prendre position sur le bord du canal. Ils attendent ; on connait
l'héroïsme de ces braves. Voilà l'ennemi ! Aussitôt, feu !! ils
défendent leurs positions et tombent un à un, frappé des balles ennemis.
Ils ne sont plus que trois, puis 2, puis "Monsieur Jean" seul. Il
ne perd pas courage, use toutes ses balles de mitrailleuses, mais voilà
qu'il n'a plus de munitions. Le feu ennemi cesse. Il se lève ; les
allemands s'approchent ; un officier s'avance révolver au poing ( je
supposais que c'était un officier ). Alors "Monsieur Jean"
reprenant son sang froid, saisit sa mitrailleuse et l'écrase sur la tête
de l'Allemand qui ne se relève plus. Un autre qui suit l'officier reçoit
un coup de pied bien servi en plein ventre. Que va-t-il devenir ?