Ce sont dès lors alertes nocturnes de la R.A.F. qui furent perpétuelles.
Il y eut parfois des calmes d'un mois ou 2 mais pas plus.
On installe des lits de fortunes
à la cave afin de dormir un peu plus en paix.
Je ne raconterai ici que les
quelques faits typiques qui se passèrent durant ces 4 ans.
J'ai alors 11 ans.
Quinze jours environ après l'entrée des
Allemands, je récupère en cachette des balles de fusils et les mets en
sûreté près de la tranchée. C'est oeuvre de patriotisme ! M'étant
aperçu qu'il y a de la disparition dans mes munitions, je me mets en devoir
de les cacher dans un autre endroit. Je les transporte dans un béret avec
un petit voisin. On traverse la rue mais voilà qu'arrive un Allemand à
bicyclette ; on se presse mais quel malheur ! Je culbute et étale toutes
mes balles. L' Allemand s'arrête, et m'attrape par le bras. Je me mets à
pleurer, tout en disant : "Pas moi m'sieu, je vais plus le faire".
L' Allemand ramasse les balles, baraguine quelque chose, et remonte à
bicyclette. Dire la crainte que j'avais de le voir revenir pour me chercher,
m'est impossible.
Comme je l'ai dit, les
bombardements de la R.A.F.