Papa s'assied et raconte : " J'étais ici à la porte, quand j'ai
entendu un sifflement. Je n'ai pas eu le temps de penser à quoi que ce soit
; Vlan ! J'ai été jeté à terre. Ma casquette a été arrachée par un
éclat qui l'a coupée et m'a arraché les cheuveux. Après je suis descendu
ici et suis reparti quand on a crié : " au Secours" Quand je suis
arrivé dans la rue Gittinger, j'ai rencontré Monsieur B.... qui me dit :
"Vite, ma femme et mes gosses sont en dessous des décombres." (En
réalité sa femme et ses enfants sauf une de ses filles, s'étaient sauvés
à l'abri après l'éboulement, dans une maison voisine).
Je me suis donc mis à l'
oeuvre et j'ai aperçu un morceau d'escalier ; j'y suis monté et j'ai vu à
l'étage un lit accroché entre 2 poutres. J'y suis arrivé tant bien que
mal et j'ai trouvé un corps en lambeaux. Je l'ai pris et suis descendu.
Mais quelle désolation pour le père. Et de là je suis revenu car une
nouvelle alerte commençait."
Le lendemain dimanche on constate
qu'une bombe est tombée à 5 - 6 mètres de la maison et que l'éclat qui a
arraché les cheveux de papa, a traversé la porte, un mur et est retombé
sur mon lit. Heureusement que je n'y étais plus.