chaise et sanglote. On lui demande ce qu'elle sait.
On n'a
pas retrouvé papa après le bombardement et on a essayé de consoler maman
en disant qu'il avait du être ramassé avec les blessés allemands. Quelle
nuit ! nuit de sanglots entremêlée de prières et accompagnée de
bombardements.
Le
lendemain, marraine et moi, communions pour qu'on retrouve le cher disparu.
Matinée d'angoisse !
Vers 11H½
une automobile stope devant la maison. Qu'est ce que c'est ? Un monsieur
descend et vient ; il frappe et entre. Après nous avoir salué, il dit à
maman :
" Madame , il faut vous armer de courage.
Nous avons 2 inconnus à la
morgue, un brûlé et un noyé. Si on veut venir identifier cette après
midi, mais il serait préférable que nous n'alliez pas vous-même ; envoyez
quelqu'un de confiance "
On
s'imagine alors les cris qui sont poussés.
L'après
midi, marraine, un frère de maman, et le vicaire de la paroisse vont
identifier. C'est le cadavre brûlé ; on le reconnaît à un doigt qu'il
avait eu coupé jadis.
La firme, paie tous les frais
d'enterrements des 17 victimes. Le mercredi 12, l'absoute est prononcée par
le chanoine Couvreur, de vénérée mémoire, et suivie d'un discours
émouvant devant tous les cercueils. Ensuite on transporte les corps dans
les églises respectives. L'enterrement a lieu le jeudi 13, en présence
d'une