- Ne bouge pas maman !
- Si, habillons-nous c'est plus
prudent "
Tout à coup : Pan ! Pan !
" Qui est là ?
- Komm her, mossieur ! "
Maman ouvre la porte ; je suis à
côté d'elle ; l'allemand demande : " Mossieu ?
Je me montre ; il répond :
" Grand'. mossieu !
- Pas de grand'. papa Kapout'
- Gut ! " et en me prenant par
l'épaule " Komm her "
Je le suis mais maman qui a peur
pour moi, me suis aussi.
J'arrive devant la mairie où il
y a déjà un attroupement.
Pas moyen de s'évader ; nous
sommes gardés par des mitraillettes.
Tout à coup, un officier sort de
la mairie, nous compte, baraguine quelquechose et donne un coup de sifflet.
Aussitôt on nous pousse dans les autos. Je pousse alors un grand cri. Maman
qui me retient par le bras est violemment repoussée par un de ces intrus.
Je le traite de tous les noms, et sanglote de rage de voir qu'on brutalise
ma mère. A côté de moi, dans l'auto, on me rassure. J'ai le temps de
crier à Maman, qu'on nous emmène à Looberghe, à 4 km environ. Mais
déjà nous voilà partis. En cours de route quelques uns entonnent la
Marseillaise.