D'autres les prient de se taire mais peine perdue.
Après 10 minutes environ on
s'arrête à Looberghe en effet. Là on attend. Mais voilà un chef qui
arrive, prend nos noms et les cartes d'identité, mais comme je n'en ai pas
il dit :
" Papeer ?
- Nicht papeer ! ( Pas de papier
)
- Warum ? ( pourquoi )
- Zu klein ! "
- Gut ! "
J'espère être renvoyé mais mon
espoir est vain.
On nous distribue des haches, des
cognées, des hachettes mêmes. On me donne à moi, une cognée que je sais
à peine soulever tandis qu'à un homme on donne une hachette.
Nous attendons en nous demandant
ce que nous aurons à faire. Enfin voilà qu'arrivent des chariots
réquisitionnés.
On nous fait monter à une
dizaine dans chacun avec un simple soldat, et on part.
Nous sommes une bonne bande ; on
préfère marcher derrière le chariot. Les plus hardis ont le projet de
jeter notre gardien à l'eau ; mais on s'aperçoit bien vite qu'on a à
faire à un brave homme et que c'est un polonais. On arrive à 10H
à Cappel Brouck à une quinzaine de kms, après s'être arrêtés dans des
cafés.