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MEMOIRES   DES   5   Années   DE   GUERRE   1940-1945 ( écrit par Robert DUREZ )
 Page  34


Là, on se met à abattre chacun son arbre qu'on charge sur le chariot et de là on repart sur Spycker. Nous sommes déjà familiarisés avec notre gardien. Arrivé à mi-route 2 types, lui demandent son fusil et vont frapper à la porte d'une ferme. Ils braquent le fusil sur la fermière en disant :
        " Vin madame ! ou Kapout. "
        La pauvre fermière, s'écrie aussitôt en tremblant :
        " Oui, oui ! messieurs, mais pas faire mal ! "
Et la brave femme de revenir aussitôt avec 2 litres de vin.
        On pense combien nous rions sur le chariot.
        Après avoir avalé chacun, un bon verre, on continue sa route tout en s'amusant. On rentre dans un café, et on y fait une partie de billard durant une heure environ.
        Nous arrivons vers midi à Spycker et la première chose qu'on fait c'est dîner. Notre gardien va au rassemblement des soldats, dans une ferme voisine. Après le dîner, on dort un peu sur l'herbe. Mais notre gardien ne revenant pas, on repart. Notre charretier fait courir le cheval. On traverse ainsi Spycker, Brouckerque et on s'arrête au lieu dit : " Stalinbrugghe ". Là, on entre au café ; quelques-uns jouent aux cartes, d'autres écoutent la musique. Nous sommes là depuis une bonne heure, quand arrive notre gardien. Il a fait 8 km à pied pour nous rattraper.
On s'attend à une boutade, mais le brave homme se met