faire boire la moitié. Par leurs astuces ils y réussissent.
Inutile de dire qu'ils peuvent me
porter durant le retour.
Les jours suivants, c'est avec notre gardien qu'on conclut un marché. Il
convient qu'il lui faut 12 rouleaux de fil par jour. Le matin on se presse
et on finit ainsi vers midi. L'après midi, on joue à cartes ou on dort.
3 ou 4 jours après on arrive
vers 10H½ sur un pré de la commune de Bissezeele. Il est
entouré d'une haie et malgré tout, on y entre. L' Allemand avance et tombe
nez à nez avec le fermier et son ouvrier occupés d'enlever les barbelés
car ils savaient que nous étions dans les alentours.
L' Allemand les remercie beaucoup
et confisque les rouleaux (13) et de cette façon nous n'avons plus rien à
faire de toute la journée ; on joue aux cartes, on dort.
Notre gardien, 2 jours après, est
appelé au bureau du commandant ; - inutile de dire pourquoi -
On nous le remplace, par un
"boch", dans la plus propre expression du mot, un de ces
fanatiques. En cours de route, on se promet de lui jouer un "sale
tour" pour qu'il n'y revienne plus. Il nous fait travailler toute la
journée ; grief de plus pour ne rien lui épargner.
Le soir, nous retournons en
chariot comme à l'ordinaire. Arrivés à un certain endroit, notre
conducteur fait courir le