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MEMOIRES   DES   5   Années   DE   GUERRE   1940-1945 ( écrit par Robert DUREZ )
 Page  42


Mais les beaux jours cessent bientôt.
        Un matin ordre nous est donné de nous rendre de nouveau à Spycker. Il faut mettre les barbelés dans les champs. On a dur à faire avec nos brutes de gardiens.
        Un jour, que nous allons nous mettre à l'abri, car les forteresses volantes nous bombardent, notre gardien donne un coup de sifflet pour nous rappeler car dit-il : " Ce sera bien, si vous êtes tués." Alors je lui riposte : "dis tout ce que tu veux, je ne bouge pas de l'abri avant que ce soit fini."
        L' Allemand qui a compris, vient à moi, et me giffle en disant : "vous êtes le plus klein, et c'est vous qui vous mêlez le plus à ce que je dis à les vieux ; mais attendez pour ce soir ..." Que se passerait-il ? Je récite dans mon trou, une dizaine de chapelet car j'ai peur qu'il me brutalise ce soir. J'ai confiance et je n'y pense presque plus durant la journée.
        Le soir on nous dit : "Fertig Arbeit ; morgen zuruck Kommen." J'ai alors un frisson par tout le corps. La brute m'attend. Impossible de me cacher, car il me regarde. Il me prend par l'épaule et me conduit contre le mur de la grange. Dire ma peur et toutes les pensées qui me viennent à l'esprit, est chose impossible. Je pleure à chaudes larmes. La brute fait quelques pas et braque sur moi, sa mitraillette. Je pousse alors un cri : "Maman" et comme abruti, je sors mon chapelet