D'après des rapports certains, l'incendie se vit de Cassel, soit une
trentaine de kms. C'est dans cette fumée que nous devions vivre durant
une quinzaine de jours.
Les Vendredi
et samedi sont un peu plus calmes. Le dimanche, de nouvelles attaques
aériennes se succèdent. Les conduites d'eau sont coupées. Il faut de
l'eau pourtant.
Heureusement, on trouve une citerne dans la cour d'une maison abandonnée.
C'est mon grand frère qui se dévoue et va chercher de l'eau. Le voilà qui
retourne avec 2 seaux mais : "Ziiiiii............broum-broum
!!!!..."
C'est un
avion , soit disant canadien, qui vient de lacher ses bombes. Une, tombe sur
l'extrémité de la tranchée et ne fait aucune victime, une autre tombe à
5 mètres de mon frère, qui, bientôt, retourne en courant et est tout
surpris de constater que l'un de ses seaux est transpercé d'éclats. On est
quite à retourner chercher de l'eau.
Les lundi, mardi, et mercredi, (les 20-21-22 mai) rien de trop sensationnel.
Mais le jeudi, ordre nous est donné de partir pour l'Eure et Loire comme
chacun s'y entend. Papa réussit à nous trouver un cheval et un chariot.
On fait les préparatifs, on remplit les malles, on fait surtout des
projets. Vers 11h, ma marraine, arrive en sanglots et demande une place pour
ses parents (ma grand-mère et mon